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Le plus ancien document relatif à l’enseignement dans la Commune, daté du 13 frimaire an XII (1803). C’est une délibération du Conseil municipal qui charge de l’éducation le sieur Monpezat moyennant 264 F par an, dont 100 F, payés par la commune, le surplus par les parents. Le citoyen Monpezat est chargé de faire l’école chaque lundi de l’après-midi, mardi de même, le jeudi matin et le samedi matin, au quartier de Prat, et les autres jours au centre d’Avezac, le mercredi de chaque semaine excepté, et un mois pendant la moisson. Il est dit : « Qu’à raison de la classe où se trouvent les élèves, il ne s’agit, dans ce moment que de leur apprendre à lire, écrire, compter aux chiffres et à lire les écritures anciennes. » Et pour le recouvrement de la somme dont s’agit, le Conseil municipal nomme un syndic auquel l’instituteur remettra le tableau des élèves qui se rendront à son école où chacun sera classé à son rang selon son savoir, pour la somme à payer être reportée sur les parents comme il conviendre.
1813 (11 mars) – Bégué Mathias est autorisé pour exercer les fonctions d’instituteur dans la commune d’Avezac ;
1820 (25 février) – M. le Recteur autorise le sieur Monpezat, à ouvrir une école libre.
1821 (27 juillet) – Le Maire expose au Conseil que les pères de famille se plaignaient d’être privés depuis longtemps d’instituteur ; que l’école libre Monpezat, ayant été ouverte plusieurs jours n’avait reçu que trois ou quatre élèves, à cause du manque de connaissance du maître. Le Maire présente M. Pomé, instituteur très capable et dont la moralité inspire aux habitants la confiance la plus marquée. La somme de 60 F serait portée dans le budget pour servir une partie du traitement que lui ferait les pères de famille. D’après l’avis de M. Pomé, l’enseignement serait divisé en trois classes : pour la 1ère, les élèves paieraient annuellement 8 F, pour la 2ème 6 F, et pour la troisième 4 F, et un coupeau de bled ou carron pour chaque élève des dites classes. Qu’en outre le logement serait payé par les parents à raison de 40 centimes par élève. Le chauffage sera fourni par les parents des élèves. Ledit instituteur sera tenu de faire deux classes par jour, l’une à Avezac, l’autre à Prat.
1834 (8 novembre) – M. le Maire donne connaissance au Conseil d’une demande de M. le Président et membres du Comité royal d’Avezac chargés d’inspecter les écoles d’après l’article de la loi du 8 juin 1833, ainsi conçu : « Nous nous sommes rendus plusieurs fois à l’école et nous nous sommes aperçus que malgré tous les efforts de M. Duthu, instituteur, pour maintenir le bon ordre parmi les élèves, et pour qu’ils fissent des progrès, il lui serait très difficile d’arriver à son but, vu que la salle d’école est tout à fait en mauvais état, dépourvue de bancs, de tables, et n’étant pas même assez éclairée. ». Le Conseil Municipal, à la suite de cette lecture, note cinquante francs demandés par le Comité Royal pour améliorer l’école.
1834 (8 novembre) – Le Conseil Municipal demande le maintien de M. Duthu comme instituteur parce qu’il exerce ses fonctions depuis quatre ans avec zèle et dévouement.
1835 (30 août) – Le Conseil Municipal fixe à 400 f le traitement de l’instituteur.
1835 (6 septembre) – Tentative de construction de maison d’école non réalisée et dont le devis s’élevait à 9178,30 f.
1835 (12 octobre) – Achat pour école de la maison Bégué moyennant 1200 f.
1837 (10 mai) – Le Conseil Municipal décide de dévier 1443 f destinés à la maison d’école, pour affaires plus urgente, savoir : réparation de la toiture de l’église et du presbytère.
1839 (10 novembre) – Le Conseil reconnaît urgence de créer des fonds pour construire une maison d’école. Le fond est de nouveau dévié pour achat d’une cloche pour la chapelle de Prat.
1843 (5 février) – Le Maire expose que la maison d’école tombe en ruine, que toutes les réparation seraient inutiles, puisqu’elle nécessite une reconstruction totale, qu’il serait aussi indispensable qu’une maison presbytérale fut construite à Prat. Encore cette fois, il est pourvu au presbytère et l’école est ajournée.
1843 (30 juillet) – Le Conseil refuse la demande de Prat qui demande l’unique école au hameau.
1844 (4 mai) – Le Conseil, considérant qu’il importe de construire une maison d’école, de réparer la toiture de l’église, demande la vente de 400 arbres. Après les fonds créés, nouvel ajournement de l’école.
1846 (18 mars) – Ici se placent deux délibérations importantes pour le service scolaire. La maison Abadie dite le Château, située au centre du village est mise en vente. « Le Conseil considérant que cette maison, avec l’enclos, en outre d’un logement immédiat, avec une belle salle pour la classe présente une étendue suffisante pour pouvoir être affectée plus tard à une école pratique d’horticulture » en fait l’acquisition pour la somme totale de 4000 f, savoir :
1° Maison dite le Château 2000 f
2° Ecurie 400 f
3° Sol, cour et jardin (7a,50) 400 f
4° Pré et terre contiguë (32a,80) 600 f
5° Terre séparée 600 f
Total égal 4000 f
Mais cette maison devient presbytère sans autre titre qu’un consentement tacite. L’école et la mairie seront installées au vieux presbytère ; la salle d’école aura 24 mètres carrés et recevra 60 élèves. Cela durera jusqu’en 1879.
1847 (3 mai) – Vente de la maison Peyrot pour réparer et aménager le Château pour l’école.
1850 (3 novembre) – Le Maire propose de demander un recours à l’Etat, pour réparer l’ancien presbytère, actuellement maison d’école, qui tombe en ruine, et avant qu’il achève de crouler.
1850 (22 novembre) – Le Conseil Municipal fixe à 6 f la rétribution scolaire.
1851 (21 mai) – Mademoiselle Courtade est nommée institutrice libre pour Avezac et Prat.
1851 (14 juillet) – Les habitants de Prat demandent à faire une école avec La Hitte où l’instituteur de Batsère va faire classe.
1852 (15 mai) – Option par le Conseil pour la direction de l’école par un instituteur laïque.
1852 (1er juillet) – Installation de M. Moré comme instituteur à Avezac.
1856 (17 juillet) – M. Bon remplace M. Malaplate démissionnaire.
1856 (13 décembre) – M. Dassein Paul est nommé titulaire à Avezac.
1858 (16 novembre) – M. Fourcade est nommé instituteur de hameau à Prat.
1860 (12 janvier) – Vote de 60 f pour loyer de l’école de Prat.
1860 (5 septembre) – Location de la maison Abadie Jean Hort pour l’école Prat.
1860 (20 novembre) – M. Ducassé est nommé instituteur suppléant intérimaire à Avezac.
1861 (31 janvier) – M. Duthu Jean-Baptiste est nommé instituteur à Prat.
1861 (21 février) – M. Ducassé est nommé en titre à Avezac.
1861 (13 août) – M. Péré remplace M. Ducassé à Avezac.
1862 (15 août) – Reconstruction de la maison d’école, du plancher de la porte d’entrée, et ouverture de deux fenêtres à la salle de classe : dépenses 1000 f.
1866 (4 février) – L’école libre des filles est érigée en école communale, sous la direction de l’institutrice libre, Mlle Turihitte. Outre le logement de l’institutrice, la commune contribuera au traitement pour une somme de 80 francs.
1866 (1er mai) – M. Travès remplace M. Duthu à Prat.
1867 (16 février) – Mlle Pouey est nommée institutrice à Avezac.
1867 (10 août) – Commencement de la lutte pour substituer une institutrice congréganiste à l’institutrice laïque. C’est un document intéressant qu’il importe de citer : exposé du Maire « Mlle l’institutrice a quitté le 16 juillet dernier. La majeure partie de l’année, les jeunes filles sont restées sans instruction. Messieurs, … Messieurs, … Prenez un moyen de faire cesser le murmure du public ». Le public avait déjà manifesté le désir de demander deux sœurs de St Joseph. Le Conseil : « Vu l’exposé de M. le Maire, bien fondé est d’avis de demander aux autorités supérieures deux sœurs de St Joseph afin de soulager le public. Ainsi délibéré, etc. et tous les membres présent signé au registre. ». Suivent quatre signatures : Serres, Prat, Malaplate et Duthu, Maire.
1867 (10 août) – Nouvelle délibération demandant avec instance les deux sœurs de St Joseph et votant en leur faveur un traitement et un logement à la maison commune dite de Verdier.
1867 (13 décembre) – Le Conseil vote 60 f pour chaque instituteur pour couverture du cours d’adultes.
1868 (3 février) – Le Conseil Municipal réfute une décision du Conseil Départemental qui transfèrerait l’école des filles au hameau de Prat. Il insiste en outre pour que l’administration nomme institutrice communale, l’institutrice libre. Lamolle Jeanne-Marie sœur Saint-Ignace.
1868 (16 février) – Installation de M. Laran à Avezac comme instituteur.
1871 (14 juin) – Il existe à Prat un instituteur titulaire âgé de 72 ans, au traitement de 1000 f payé par la Commune. Le Conseil demande à le remplacer par un jeune instituteur adjoint, au traitement de 400 francs.
1872 (16 avril) – Madame Abadie, sœur Albert, de Saint-Joseph est nommée institutrice communale à Avezac.
1872 (28 novembre) – Le Maire expose au Conseil qu’il y a nécessité, pour assurer une meilleure fréquentation de l’école, de changer les heures de classe et de remplacer la classe du mercredi soir, le jeudi matin, très à bonne heure, à cause du marché de Lannemezan. Le Conseil émet le vœu que l’ancien ordre de choses qui était conforme à l’exposé de M. le Maire, soit rétabli.
1873 (16 octobre) – M. Larré, est nommé instituteur adjoint à Prat.
1875 (1er novembre) – Installation de M. Loo Théodore, instituteur de Générest, comme instituteur titulaire à Avezac.
1875 (10 novembre) – Le Conseil Municipal vote des gratifications à tous les maîtres qui ont ouvert des cours d’adultes.
1876 (1er mai) – M. Sarthe remplace M. Dupont comme adjoint à Prat.
1876 (12 mai) – Demande d’une coupe de 4000 f, pour construire une école mixte à Prat.
1876 (1er novembre) – M. Corrège remplace M. Sarthe comme instituteur adjoint de hameau à Prat.
1876 (8 novembre) – Le Conseil Municipal demande à rendre l’école gratuite et vote les 4 centimes obligatoires. Il autorise les cours d’adultes.
1876 (26 novembre) – Demande en concession d’ouvrages pour la bibliothèque scolaire, au Ministère.
1877 (12 avril) – Le Conseil Municipal approuve les plans et devis dressés par M. Loo Théodore, pour l’agrandissement de l’école des garçons. La surface de la salle de classe, 24 mètres carrés est portée à 53 mètres carrés.
1878 (16 mars) – « Le Conseil Municipal d’Avezac reconnaissant des bons services rendus chaque jour à la commune par M. Loo Théodore, en tant qu’instituteur et comme secrétaire de mairie ; se faisant l’écho de la population, vote à ce sujet, dévoué et capable, des félicitations et des remerciements. Fait en séance, le 21 février 1878. Signés : Beyret, Miégeville, Duprat, Bégué, Tajan, Monpezat, Galan, Duclos, Caumont et Prat, maire. »
1878 (16 mars) – Acquisition de l’emplacement de l’école à construire à Prat. Propriété de 11 ares 55 centiares, achetée à 100 francs l’are, à Forcade Vital.
1878 (13 octobre) – Le Conseil Municipal approuve les plans et devis de la construction de l’école de Prat, dressés par M. Loo Théodore, en date du 10 octobre 1878.
1878 (14 novembre) – Ouverture des cours d’adultes dans les 3 écoles.
1879 (5 janvier) – Plainte des habitants de Prat à propos du retard apporté à la construction de leur école.
1879 (31 mars) – Le Conseil Municipal reçoit avis que M. Loo Théodore, instituteur communal, est compris dans le second huitième de la liste de mérite.
1879 (4 août) – L’état accorde 6000 f pour construire l’école de Prat.
1879 (1er octobre) – Installation de M. Daurat, instituteur adjoint à Prat.
1881 (25 janvier) – Ordre de commencer les travaux de l’école de Prat.
1882 (17 janvier) – M. Corrège remplace l’adjoint à Prat, et le poste devient titulaire, l’école recevant plus de 25 élèves. Madame Corrège est nommé maîtresse de couture.
1882 (29 mai) – Le Conseil Municipal nomme dans son sein, la commission scolaire, en application de la loi du 28 mars 1882. Cette commission n’a jamais fonctionné. En font partie : MM. Duclos Baptiste, Barbazan Dominique, Beyret Baptiste, Arrouy Pierre et Galan Jean-Marie.
1882 (29 mai) – Etablissement d’une caisse des écoles et vote de 100 francs pour l’alimenter.
1882 (29 mai) – Le Conseil Municipal, considérant que l’école des garçons, dirigé par M. Loo Théodore, est fréquentée par un nombre trop considérable d’élèves, demande qu’un adjoint soit accordé à cette école.
1883 (avril) – M. Duprat est nommé adjoint à l’école de M. Loo.
1883 (28 octobre) – Installation de Mme Lartigue, institutrice communale congréganiste à Avezac.
1884 (1er mai) – Réception des travaux et entrée en possession de l’école de Prat.
1884 (9 novembre) – Nomination de la deuxième commission scolaire. Sont membres : MM. Beyret, Arrouy, Barbazan et Duprat Casimir.
1884 (9 novembre) – Ouverture du cours d’adultes.
1885 (16 novembre) – M. Darré est nommé adjoint à l’école des garçons.
1886 (2 septembre) – M. Duprat remplace M. Darré, comme adjoint.
L’école des garçons est exposée au sud-est, avec cour sur le devant, jardin, et préau couvert. Le logement du maître se compose de quatre pièces. La salle d’école, qui est à l’est du bâtiment, au rez-de-chaussée, mesure 6,10 m sur 8,05 m et 3,50 m de hauteur ; elle est aérée et bien éclairée, au sud par une grande porte vitrée et une croisée ; à l’est par deux croisées. Deux maîtres font la classe dans cette salle qui pourrait être avantageusement divisée par une cloison vitrée. L’instituteur adjoint loge à loyer.
L’école mixte de Prat est située sur un plateau au centre du hameau. Elle entourée de deux cours et de deux préaux couverts pour les enfants de différents sexes. C’est une belle construction, toute récente. Le maître dispose de trois appartements. La salle de classe, de 8,75 m sur 7,45 m et 4 m de haut est bien aérée et éclairée par 4 grandes croisées, au nord et au sud et par deux portes. Deux autres portes donnent accès aux préaux couverts. Rien n’y laisse à désirer.
Les plans qui accompagnent la présente donnent la disposition de tous les locaux.
L’école congréganiste des filles, seule n’appartient pas à la commune. C’est un beau local, avec cour au sud et préau couvert, qui a été acheté, il y a environ deux ans, par un prêtre qui en a fait don à la fabrique, à la condition de la faire toujours servir à une école congréganiste. La salle de classe mesure 6,90 m sur 5,70 m et 3 m de hauteur. Elle est éclairée au sud par 2 croisées.
Chaque école est fréquentée d’une façon très irrégulière par 40, 50 et 60 élèves.
Tous les conscrits de l’année signent, lisent et écrivent assez couramment ; trois d’entre eux même possèdent le brevet de capacité qu’ils ont acquis à l’école d’Avezac. D’autres jeunes gens de la même école occupent des emplois dans l’enseignement. Tous les conjoints d’Avezac ont signé leur nom sur les registres de l’état civil de l’année dernière. La Bibliothèque scolaire qui de date de 1872 renferme une centaine de volumes et sert pour les trois écoles. Il y a de soixante-dix à quatre-vingts prêts dans l’année. Les ouvrages qu’elle renferme datent d’avant la révolution scolaire ; certains sont surannés. Il serait à désirer que des ouvrages récents, bien choisis, viennent y apporter un peu de vie et changer, si possible l’esprit rétrograde des habitants. La caisse des écoles est créée depuis 1882 ; mais elle ne fonctionne pas par défaut de recette. Les élèves, d’un autre coté, sont en général très pauvres et ne peuvent suffire à l’entretien de leurs livres et cahiers. C’est la grande misère des maîtres, qui sont obligés de faire les avances des fournitures, sans qu’ils en soient toujours remboursés.
L’Instituteur principal est payé 1250,00 f
L’Instituteur du hameau 1000,00 f
L’Institutrice 800,00 f
L’Instituteur adjoint 700,00 f
Indépendamment de la toiture, qui laisse beaucoup à désirer, une somme de trois cents francs suffirait pour séparer l’école des garçons par une cloison vitrée.
Avezac, le 15 avril 1887.
L’Instituteur,
