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Monographie

—– III —–

On cultive à Avezac le blé, le seigle, l’avoine, l’orge, le maïs qui fut importé vers 1740, dont la culture fut abandonnée pendant plus de vingt ans, après des essais infructueux, puis reprise avec plus de succès, par de meilleurs procédés, et qui se répandit bientôt, à tel point que la dîme en fut revendiquée, à la fin du dix-huitième siècle, par le clergé, et qu’un long procès survint, entre l’évêché de Tarbes et la communauté, qui refusait de l’acquitter. Le sarrasin se cultive en petite quantité ; le millet y est commun, la pomme de terre y date de 1753. Chaque pied de pomme de terre et de maïs est enlacé par la tige grimpante du haricot. On sème aussi le navet. Comme plante industrielle, il y a le lin, dont les femmes filent la filasse dans les longues soirées de l’hiver, pour en faire une toile qui défie, non en finesse, mais en solidité, les meilleures productions du nord. Ajoutons les châtaignes qui sont une des grandes ressources de l’endroit. Comme prairies artificielles il y a le trèfle, la luzerne et le sainfoin.

Blé

Le blé se fait à la fin octobre, ou à la première quinzaine de novembre ; il succède toujours au maïs ou à la pomme de terre. Ces trois cultures sont les plus importantes. Pour le blé, on passe la herse, afin de niveler la terre ; on y répand ensuite le fumier ; puis, après avoir subi la préparation du chaulage, le blé est semé à la volée. On laboure ensuite la terre pour enfouir le grain. Une personne suit le laboureur pour enlever du sillon les mauvaises herbes à l’aide d’un râteau aux dents de fer. Lorsque le blé a atteint une hauteur de dix centimètres, on y promène légèrement une herse, aux dents pointues, afin de donner un peu d’air à la plante, de la dégager des mauvaises herbes, sans la couper. Quelques jours après, quand la plante a pris un plus grand développement, on procède au sarclage : des femmes, en nombre, courbées vers la terre, arrachent avec les mains, une par une, toutes les plantes nuisibles ; c’est un travail minutieux, long et pénible, mais auquel le cultivateur ne saurait se soustraire, sans quoi,

” La malheureuse ivraie et l’avoine stérile,

Domine dans son champ et le rend infertile. “

On fauche le blé comme on fauche le foin. Une femme vient après le moissonneur ; elle ramasse par brassées les épis coupés et en forme des javelles que l’on laisse sécher deux ou trois jours. La faucille, autrefois employée est aujourd’hui complètement abandonnée. On dépique à la batteuse, fonctionnant à l’aide de bœufs et de vaches.

Un hectare de terre, cultivé en blé, donne lieu aux dépenses ci-après :

Quand le blé succède immédiatement au maïs ou à la pomme de terre, on ne met pas de fumier. On ne fume que les jachères que l’on ménage en très petit nombre. Mais alors, la terre demande un bon engrais, qui consiste en fumier.

Dépense par hectare.

1°- Fumier = 40 mètres cubes, à 6 f l’un, ci 240 f

2°- Semence = 3,20 Hl par hectare, 20 f l’un, ci 64 f

A reporter 304 f

report 304 f

3°- Travaux = 12 journées d’homme, à 2 f l’une, ci 24 f

4°- Labourage = 6 j. de bœufs ou vaches, à 2 f, ci 12 f

5°- Sarclage = 48 j. de femme à 1 f la journée 48 f

6°- Moisson = 4 j. d’homme à 2 f 8 f

7°- … = 8 j. de femme à 1 f 8 f

8°- Mise en gerbe = 6 j. d’hommes et de femmes 9 f

9°- Dépiquage = 4 paires de bœufs, pendant 8 heures à 2 f l’heure chaque 32 f

10°- … = 12 personnes, des deux sexes à 1,50 f 18 f

Dépense totale par hectare 463 f

Revenu par hectare.

1°- Blé = 24 hectares, à 20 f l’un 480 f

2°- Paille = 3200 kilogr. à 4 f les 100 kil. 128 f

Revenu total par hectare 608 f

Seigle

Le seigle se sème à la même époque que le blé, et selon les mêmes procédés. Il ne nécessite pas les opérations du sarclage.

Dépense par hectare.

1°- Semence = 3,20 Hl à 10 f l’un, ci 32 f

2°- Fumier = 24 mètres cubes à 6 f, 144 f

3°- Semeur = 6 j. d’homme, à 2 f, 12 f

4°- Labour = 6 j. de bœufs ou vaches à 2 f, 12 f

5°- Moisson = 4 j. d’homme à 2 f, 8 f

6°- … = 8 j. de femme, à 1 f, 8 f

7°- Mise en gerbe et dépiquage, en tout 59 f

Dépense totale par hectare 275 f

Revenu par hectare.

1°- Grain = 20 hectolitres, à 10 f l’un 200 f

2°- Paille = 3200 kilogr. à 4 f les 100 kil. 128 f

Total du revenu par hectare 328 f

Avoine

Les semailles de l’avoine se font aussi à l’époque des semailles du blé et du seigle. Elle se sème sur la terre où était le blé, et par les mêmes procédés.

Elle occasionne les mêmes dépenses que le seigle = 275 f.

Revenu par hectare.

1°- Graine = 20 Hectol. à 9 f l’un 180 f

2°- Paille = 2800 kilogr. à 4 f les 100 kil. 112 f

Revenu total par hectare 292 f

Orge

L’orge se sème en mars, sur la terre laissée libre par le maïs ou la pomme de terre.

Les procédés de culture sont les mêmes que ceux du blé et les dépenses, les mêmes que celles de l’avoine et du seigle, soit 275 f.

Rendement

1°- Grain = 32 hectol. à 15 f l’un 420 f

2°- Paille = 1600 kilogr. à 4 f les 100 kilogr. 64 f

Revenu total par hectare 480 f

Sarrasin

Le sarrasin est semé à la volée, au mois de septembre, sur le terrain libéré du blé. On en sème peu d’étendue. Il ne demande pas d’engrais. On le moissonne au mois de novembre, et on le dépique au fléau.

Rendement.

1°- Grain = 28 hectol. p. hectare à 10 f l’un 280 f

2°- Paille = 1200 kilogr. à 2 f les 100 kil. 24 f

Revenu par hectare 304 f

Dépense en travaux par hectare 22 f

On en sème 1 hectolitre par hectare.

Millet

On sème le millet le mois de juin, à la volée, comme le blé, et après avoir fait subir à la terre, la même préparation. On le moissonne à la faux, en octobre, comme le foin. On le dépique en le faisant fouler par les bœufs. On cultive cette graine en quantité.

Dépense par hectare.

1°- Semence = 3,20 Hl par hect. à 12,50 f l’un 40 f

2°- Fumure = 16 mètres cubes fumier à 6 f l’un 96 f

3°- Les travaux peuvent être évalués, tout comme pour le blé 109 f

Dépense totale par hectare 245 f

Rendement par hectare.

1°- Grain = 32 hectol. à 12,50 f 400 f

2°- Paille = 2000 kilogr. à 4 f les 100 kil. 80 f

Rendement total par hectare 480 f

Maïs et haricots

Le maïs, l’une des principales cultures, se sème en mai ; toujours après le trèfle. On porte dans le champ, le fumier que l’on répand d’une manière assez régulière. Après un labour de 15 centimètres de profondeur, on émotte la terre par un hersage. On trace les sillons au moyen d’un instrument (le marquadé) que traînent des vaches ; et des femmes, enfoncent la graine en terre, à une distance de vingt centimètres. Quand le grain a germé, on intercale chaque tige de maïs de plusieurs graines d’haricots, semés par le même procédé. A mesure que la plante grandit, on la butte à deux ou trois reprises, d’abord avec des bœufs, puis à l’aide de houes à la main. Avant la maturité, on coupe la sommité des tiges, pour servir de nourriture aux animaux. On récolte les épis le mois d’octobre.

Le maïs donne 20 hectolitres par hectare, à 12,50 f = 250 f. On en sème 4 décalitres par hectare.

On sème 8 décalitres d’haricots par hectare, et l’on en récolte de 2 à 3 hectolitres.

Pomme de terre

La pomme de terre, principale culture, se sème au mois d’avril, dans le sol laissé libre par le lin, les navets et quelquefois le blé. On y répand 28 mètres cubes de fumier par hectare. On laboure la terre, et l’on enfonce les tubercules, à une profondeur de 20 centimètres distants d’autant, dans les sillons, éloignés de 60 centimètres. Quand la plante est sortie de terre, on la butte, à deux reprises différentes, comme on butte le maïs. La pomme de terre se récolte en octobre et novembre. Elle donne 192 hectolitres par hectare, contre 16 hectolitres de semence.

Navets

La culture des navets exige une main d’œuvre assez dispendieuse, et ne donne pas de grands résultats, parce que les chaleurs de l’été leur nuisent beaucoup. On les sème en août et septembre. Après avoir préalablement fumé le sol, on le laboure et on le herse. La graine est répandue à la volée et couverte par la herse. Quand la plante est développée, on la butte et l’on sarcle. On tire les navets de terre, pendant l’hiver, au fur et à mesure des besoins. Le printemps on met à la place une autre culture.

Lin

La semence du lin se fait en septembre. Pas de fumure. Le terrain est labouré, hersé et sarclé avec le plus grand soin. On répand ensuite la graine, à la volée, à raison de 80 litres par hectare. Quand il a atteint 20 centimètres, on le sarcle comme, le blé. On l’arrache à la fin juin. On l’égraine à l’entrée de l’hiver, et on le met à rouir sur un pré incliné.

Il donne, par hectare, environ 16 hectolitres, valant jusqu’à 25 francs l’un, soit 400 f

Bien que la tige du lin soit très appréciée on ne l’évalue pas, parce qu’elle n’entre pas dans le commerce ; chacun cultive le lin pour son usage.

Luzerne et Sainfoin

La luzerne et le sainfoin se sèment en mai : un labour énergique, une forte fumure et deux hersages. Un troisième hersage recouvre la graine, que l’on a répandu à raison de 32 kilogrammes par hectare. La semence est encore répandue avec le blé. La première coupe, en mai, donne 3200 kilogr. à l’hectare. On fait deux autres coupes d’un moindre rendement. On n’attend jamais la graine.

Trèfle

Le trèfle est semé le mois d’octobre, en balles, à raison de deux hectolitres à l’hectare. Il donne de bons résultats ; il atteint une hauteur de cinquante centimètres.

Prairies naturelles

Les prairies ne demandent pas beaucoup de travaux : récurer les rigoles de celles qui s’arrosent, porter du terreau sur les autres et toutes, les bien nettoyer. L’eau y est distribuée par de petites rigoles qui se subdivisent en ornières, à partir du mois de mars. On a soin de l’enlever, pendant le jour, lors des chaleurs de l’été. On fauche à bras à partir de la fin juin. Les prairies qui s’arrosent donnent une seconde coupe, appelée regain, et que l’on fait en septembre. Les autres donnent seulement que quelque peu d’herbe que l’on fait pacager.

Un hectare de prairie arrosable produit 4000 kilogrammes de foin et la moitié de ce poids en regain. Quant aux autres, leur rendement est beaucoup moindre et très variable.

Forêts

Toutes les forêts communales d’Avezac sont soumises au régime forestier. Elles dépendent de la 23ème Conservation de l’Inspection de Bagnères du canton de Lannemezan. Elles ne sont point grevées de droits d’usage, mais les habitants profitent de leurs droits de propriétaires en introduisant, chaque année, les bêtes à cornes, les bêtes de somme et les porcs dans les quartiers défensables. Un décret qui se renouvelle de cinq en cinq an, depuis celui du 5 juillet 1867, permet même, pour la période quinquennale, le pâturage des bêtes à laine.

La forêt est soumise au régime du taillis composé, avec réserve d’un quart pour croître en fûtaie. Le canton, dit la Châtaigneraie de la Chine, continue à être traité en fûtaie plantée, productive de fruits, et mise hors de l’aménagement.

Le restant, 457,08 Ha, à essence de 8/10 chêne, 1/10 hêtre et 1/10 châtaignier, est divisé en trois séries. La 1ère série, se composant des cantons Alabès, Haijau et Caudère, d’une étendue de 235,34 Ha, est partagée en 25 coupes de 6,62 Ha, et exploitées en 25 ans. Le canton Alabès, de cette série, 69,84 Ha, est entier en réserve.

La 2ème série se compose du canton Teil, ont l’extrémité sud entre dans le quart de la réserve, soit 6,87 Ha. Il est peuplé de 5/10 chêne, 2/10 hêtre et 3/10 châtaignier. Le restant, 47,10 Ha, est exploité sous forme de recépage, en dix années, par portion égale de 4,71 Ha.

La 3ème série, peuplée de 6/10 chêne et de 4/10 hêtre, comprend les cantons Bareille, Picou, Broucarousse et Arramas, dont la partie de l’est entre dans le quart de réserve pour une contenance de 37,50 Ha. Le restant, 130,31 Ha, distraction faite de 8,35 Ha de lande, est partagé en 25 coupes de 4,87 Ha pendant la première révolution.

La carte de la commune jointe à la présente, fera connaître la position des divers cantons, l’assiette du quart de réserve, et la marche des coupes. Il est à remarquer, que la révolution de 25 ans, n’est que transitoire ; qu’elle a pour but, de régulariser les peuplements le plus tôt possible, et de donner en même temps, des bois exploitables, au commencement de la 2ème révolution, qui deviendra la révolution normale, qui croît-on, sera fixée à trente ans.

A cet âge, en effet, les bois des taillis atteignent, d’après ce que l’on a remarqué dans les forêts voisines de Tilhouse, un plus grand accroissement moyen qu’à 25 ans, et qu’il y a avantage cultural et pécuniaire à l’adopter.

Les produits des coupes sont en général vendus en détail sur les lieux, aux habitants d’Avezac et des communes voisines. Le bois de feu, abattu, se vend sur place, de 6 à 8 f, le stère ; et le bois de service, 20 f au moins le mètre cube en grume.

Sur chaque coupe, il est imposé une certaine somme destinée tous les ans, à des travaux d’amélioration, qui consistent en fossés de clôture, ouverture et amélioration des chemins de vidange et en repeuplements artificiels. Le montant des ventes atteint 4000 francs par an.

Vignes

Il n’y a de vigne que quelques treilles, atteintes tous les ans, par l’oïdium. Le raisin n’y mûrit pas, à cause du froid.

Animaux

Chaque maison possède des bœufs et des vaches ; des vaches toujours, pour les travaux et l’élevage. Peu de chevaux ; quelques ânesses seulement.

Il y a aussi beaucoup de troupeaux de brebis et moutons, que l’on tient dans les landes. La toison d’une brebis pèse environ 400 grammes et vaut 40 ou 60 centimes. Les bêtes sont toutes chétives.

Il est à remarquer qu’on ne fabrique ni beurre, ni fromage et que le lait est presque en totalité absorbé par le nourrisson.

On élève beaucoup de porcs, six, huit et jusqu’à dix par maison. On les conduit à la glandée, les mois de septembre et octobre, et après les avoir engraissés pendant deux mois, on en tue un par maison, et l’on vend les autres à un prix qui varie de 80 francs à 150 francs. Cette année, les cours du marché de Lannemezan ont été de 70 centimes à 1 franc le kilogramme, vivants.

Chaque ménage a quelque poule, dont la ménagère tire quelques produits pour l’entretien du ménage. Les oeufs se vendent de 60 centimes à un franc la douzaine.

On n’élève pas à Avezac des oies ni des canards ; l’eau y est trop rare. On les achète tout formés, et après les avoir gorgés de maïs quinze jours ou un mois, on les égorge, on les sale, on les fait cuire et on les met dans un pot en terre vernie, que l’on remplit de graisse. Une oie, ainsi engraissée, se vend une douzaine de francs, tout plumée.

Gibier

Avezac est un pays de chasse et de gibier. On trouve le lièvre, que le renard détruit en grande quantité ; le lapin sauvage, qui peuple tout un quartier, le Tost. Et comme gibier de plume, la perdrix, le merle, la grive, l’étourneau, la caille qui émigre l’hiver dans des régions plus favorisées ; la palombe, de passage, principalement à l’Avezaguet, les mois de septembre et octobre ; les ramiers, qui accompagnent la palombe, le vanneau, qui passe en novembre, les grues que l’on voit dans les nues, à la suite les unes des autres, formant une ligne, qui a l’aspect d’un serpent, et qui passent en décembre ; les oies sauvages, qui réveillent, la nuit, par leurs cris, le villageois qui sommeille, pour lui annoncer l’approche du mauvais temps ; les corbeaux, qui à cette même époque, noircissent la campagne et remplissent les airs de leurs croassements ; enfin, la sarcelle, qui repose dans les marécages, au fond des prairies de l’Avezaguet, et la bécasse, qui promène dans les ravins et goutils de tous les quartiers.

Un seul chasseur chasse avec permis. Trente braconniers se mettraient en règle avec la loi, s’il n’en coûtait pas autant.

On ne se livre pas à la pêche : les ruisseaux ont trop peu de poissons. On y signale l’anguille, l’écrevisse et la petite ablette, celle-ci en quantité.

Les quartiers dits Cap des Hours, la Tour de Prat, Picou, possèdent des carrières de pierre de taille que l’on exploite fort peu, mais qui sont d’importance.

Il n’y a d’usine, qu’une scierie et deux moulins à farine, mus par l’eau de l’Avezaguet. Pas de manufacture ; seulement, quelques ateliers de tisserand, deux cordonniers, un sabotier, trois forgerons, un charron, deux menuisiers et trois ou quatre charpentiers avec une demi douzaine de maçons. Mais chaque ouvrier, ajoute toujours à son métier, celui de cultivateur, et c’est celui dont il retire le plus de profit.

Voies de communication

Un chemin vicinal ordinaire, dit N°1, part du hameau de Prat, se dirige vers le bourg, au nord, qu’il traverse jusqu’à la place où il tourne à l’est, puis revient au nord, enfin à l’est, et vient déboucher sur la lande, à la route N°20, de Capvern au Ponte de Loures, au point dit Pôteau de l’Estaque. A cette principale artère, viennent aboutir le chemin des Sarrats, celui de la Poumarède, deux avenues de Labastides qui croisent le chemin de grande communication N°62, des Baronnies à Lannemezan, le chemin de La Hitte à Prat, celui de Lomné à Prat, celui de Louspoujaous, d’Estantets, de Coudou, de Coumeloungue, de Navailho, de la Serre, de Tost, de Bouparrouy, d’Alabès qui conduisent aux différents quartiers de la commune. L’ancien chemin du Cassoy, qui n’est qu’à l’état de ravin, est et sera toujours préféré par les piétons parce qu’il abrège sur le chemin principal. Tous ces chemins sont très mal entretenus. Ils sont constamment en mauvais état, sans cesse ravinés par les eaux, à cause de leur pente, sans qu’il y ait de cantonnier pour les réparer. C’est par le chemin N°1 que l’on va en voiture, à Labarthe, Lannemezan et Capvern.

Il n’y a ni voie ferrée, ni voiture publique qui passe dans la localité. Trois ou quatre voitures particulières seules, osent affronter les pentes qui conduisent hors du village. Les gares les plus rapprochées sont celles de Capvern et de Lannemezan. On va au chef-lieu de canton directement, en traversant la lande, par des sentiers, appelés Poutges, à pied, ou monté sur des ânesses. On se rend à Bagnères de même, par les sentiers des bois qui vont déboucher à la vallée de l’Arros, en aval d’Espèche, après une marche longue, pénible et difficile. Aussi va-t-on peu à l’arrondissement.

Commerce

Avant Lannemezan, Avezac était le point de réunion des Baronnies et des environs. C’est là que se faisait le commerce de la contrée. La présence de la halle et les titres déposés à la mairie en font foi. Aujourd’hui, il n’y a plus de commerce, même local, tout se traite au marché de Lannemezan le mercredi de chaque semaine. Lannemezan est distant d’environ dix kilomètres. Les hommes vont y échanger les bœufs et les vaches qu’il vont acheter aux foires de Sarrancolin, Arreau, Guchan, Montréjeau, Saint Bertrand et Luchon. L’été, lors de la saison des eaux de Capvern, les femmes du village partent pendant la nuit, des paniers sur la tête pleins de petites choses, légumes, œufs, cresson, etc, etc, qu’elles vont vendre aux baigneurs, au point du jour. Différemment, la localité ne possède ni boucher, ni boulanger, ni épicier, ni aucun commerçant d’aucune sorte.

Mesures anciennes

Sont encore en usage, pour les longueurs, la canne, la toise, le pied, le pouce, la ligne. Ce sont les mesures des charpentes et menuisiers ; pour les surfaces, le journal de 26 ares, la canne carrée ; le quintal 50 kil., la livre de 400 gr. pour les poids ; pour les capacités, on parle beaucoup de la mesure, du sac de quatre mesures ou 80 litres, du coupet du boisseau et la pugnère du meunier. On dit aussi le pichè de 2 litres. La pistole, la taryo et les arvits, correspondent aux pièces de 10f, – 0f05, -0f01 centime.

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