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49 centimètres de longueur sur 3 de largeur à la base ; elle est renforcée au milieu par une grosse côte qui se prolonge jusqu’à la pointe et qui a 11 millimètres de largeur moyenne . La base de cette lame , à l’endroit où elle se relie à la douille , n’est ni prolongée en barbelures , ni courbée comme la partie postérieure d’une feuille de saule : elle est coupée perpendiculairement à la côte de renforcement . La douille , qui a 2 centimètres et demi de diamètre , à l’ouverture , indique l’épaisseur de la hampe qu’elle recevait . Nous avons recueilli une autre pointe de fer que la largeur de la douille nous parait devoir faire classer parmi les piques , quoique sa forme , qui est celle de certaines flèches gauloises , la rapproche des armes de jet ( Pl . III , fig . 3 ) . C’est une tige conique , à six pans , ayant 29 centimètres de longueur , terminée antérieurement par une pointe , évidée posté rieurement pour recevoir une hampe . L’ouverture de la douille a un peu moins de 3 centimètres ; celle des javelots ordinaires n’a guère plus de 2 centimètres . La grosseur de la hampe qu’elle devait recevoir dépasse donc celle des armes de trait ordinaires . Les javelots ont , comme ceux que l’on rencontre dans toute la Gaule , une lame en forme de feuille de saule , renforcée par une côte médiane qui n’est que la continuation du relief de la douille ( Pl . III , fig . 1 ) . Des incrustations de bronze , en forme d’anneaux , dans le fer de quelques – unes de ces armes , révèlent le goût qu’avaient pour le brillant les populations qui ont élevé ces tumulus . Nous avons trouvé , enroulée autour d’une urne , une autre arme de trait fort remarquable : le gesum ( Pl . III , fig . 4 et 5 ) . C’est une tige de fer ayant í mètre 82 centimètres de longueur , et au milieu de laquelle est une poignée . La tige , hexagonale antérieurement , quadrangulaire postérieurement , se termine en avant par une pointe de lance barbelée , de 9 centimètres de longueur sur 2 et demi de largeur maxime . A 2 centimètres et demi en arrière des deux barbelures , sont deux autres barbelures très petites destinées à déchirer la plaie , ou à empêcher le trait de sortir du bouclier qu’elle aurait percé et à découvrir ainsi l’adversaire . Lorsque l’on tient cette arme par la poignée , elle est parfaite ment en équilibre et le guerrier , en abordant son ennemi , pouvait la brandir et la lancer contre lui . Mais il était alors impossible de se battre en masse compacte , car en ramenant le bras pour la lancer , on aurait pu blesser , avec le fer de la tige , le combattant placé derrière soi . La place pour mettre la main a 9 centimètres de longueur ( autant que l’épée à fourreau de bois dont nous avons parlé ) . Enroulée autour de la même urne , elle appartenait , sans doute , au même guerrier . L’un de nous a remarqué , dans la collection de M. Morel , quelques fragments d’une tige en fer que le propriétaire considère comme des débris de lance , provenant de la sépulture d’un guerrier enterré sur son char dans un cimetière de la Marne . Ces fragments pourraient appartenir à une arme semblable à celle que nous venons de décrire .